Le café bio des Chiapas
- Cup me
- 15 janv. 2018
- 3 min de lecture
Autre région incontournable pour les amateurs de café : les Chiapas. C’est une région qui compte de nombreux producteurs de café qui détiennent ici ce qu’on appelle des parcelles de café. Plus petit que les «Finca», ce mot désigne des terres de café de moins d’un hectare.
Avec un tel terrain, vous pouvez vous imaginer la difficulté de vendre une si petite quantité de café. C’est pourquoi il existe des organisations comme Majomut, dont fait partie notre nouveau compagnon Beto. C’est avec lui que nous sommes partis dans les montagnes des Chiapas à la rencontre des producteurs et des paysages magnifiques !

En quoi consiste Majomut au juste ? Cette organisation sociale rassemble près de 1000 producteurs et ensemble ils collaborent pour produire du café biologique. Le but est de garantir à chacun d’entre eux la vente de leur café, et ce à un bon prix. Les producteurs se chargent des premières étapes : cueillette des cerises, dépulpage, fermentation et séchage. Ensuite, ils amènent leur café à Majomut afin de l’évaluer et de recevoir leur paie. Le reste, l'organisation s’en charge. Leur café est exporté en Belgique, en France, au Canada, …

Nous avons accompagné Beto lors de son contrôle hebdomadaire des parcelles. En effet, bien qu’il fasse lui-même partie des petits producteurs, il travaille également pour l’organisation en tant que contrôleur technique. Il veille à ce que chacun remplisse ses tâches et organise des séances d’informations pour éduquer tous les membres.

Nous avons pu rencontrer plusieurs familles dans ces petits villages montagneux, et ce fut un choc culturel. Chaque famille a l’air de vivre indépendamment des grandes villes, n’y allant que pour des raisons matérielles ou de santé. Ils vivent de leurs propres cultures et parlent le Tzozil, un dialecte dérivé du Maya. La majorité d’entre eux ne parle pas espagnol. Bien qu’on ne se comprenaient pas, ils nous ont accueilli à bras ouverts pour partager leur diner (un coq fraîchement tué :O ). Vu la taille de leur parcelle de café, ils sont obligés d’avoir d’autres sources de revenus.

Sur le chemin, nous admirons un festival de café : des plantations au bords des routes, du café qui sèche sur le toit des maisons, ... Ici, le café se travaille en famille ! Les hommes s’occupent de l’entretien des plantations avec leur machette pendant que les femmes, plus patientes et méticuleuses, trient les graines à la maison. Quand l’heure de la cueillette arrive, c’est tout le monde qui met la main à la pâte, même les enfants. Une fois le travail fini, c’est la famille entière qui vient présenter ses graines de café à Majomut.
« Le café c’est l’harmonie de la famille ! C’est un lien où toute la famille se retrouve et travaille ensemble. »

Le café biologique est rare au Mexique. En effet, beaucoup de producteurs ont abandonné l’idée car sa production est très difficile surtout face à des problèmes tels que la Roya (Cf. : article sur Coatepec) qui se contrôle avec des produits chimiques très chers. Le climat de certaines régions rend presque impossible la culture d’un café organique. De plus, les producteurs sont soumis à des restrictions sévères (financières et qualitatives) pour obtenir la certification de « producteurs biologiques ». Par exemple, chez Majomut des contrôles sont opérés tous les trois mois.
Pour faire partie de l’organisation Majomut, les producteurs doivent être 100% bio. La transition pour être référencés comme telle demande 3 ans. Vu la pauvreté des indigènes rencontrés dans les Chiapas, le café bio est une bonne alternative : ils ne doivent pas acheter de produit chimique, et leur café bio se vend plus cher qu’un café non-organique. Cependant, le travail demandé s’avère beaucoup plus délicat et ils sont dépendants des organisations telles que Majomut.

C’est ici qui nous disons au revoir au Mexique pour de nouvelles aventures au Guatemala ! D’après les murmures mexicains, c’est la-bas qu’on retrouve les pros du café. Il est vrai que des ingénieurs agronomes guatémaltèques viennent de temps en temps au Mexique pour donner des conférences sur le café.
Toujours très interessant et sympa à lire... Régions et paysages qui donnent envie. Bien vite pour la suite des aventures! Bravo.
Très belle lecture! C est à travers ces reportages qu on voit que nos fermiers ne l’ont pas trop mauvaise! Bonne chance pr votre prochaine déstination,les jeunes!😜