Coatepec, capitale du café

Dans les montagnes de Veracruz se cache la petite ville de Coatepec. On peut y sentir l’odeur du café dans chaque coin de rue. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la capitale du café ! On y a évidemment trouvé notre bonheur, en rencontrant Alberto, jeune producteur qui possède une finca de plus de 30 hectares. C’est ici un tout autre profil qui se présente à nous.

Alberto est diplômé en droit et a exercé de nombreuses années le métier d’avocat. Cependant, sa passion du café l’a vite rattrapé. En effet, il a été bercé dans le monde du café dès le plus jeune âge dans la finca de son grand-père.

« Je me souviens quand nous étions petits, nous devions travailler dans la finca lorsque nous étions punis. Je n’ai jamais ressenti cela comme une punition ! »

Grâce à Alberto, nous avons pu apercevoir la vision de la nouvelle génération des producteurs de café : plus ambitieux, plus éduqués, plus fiers… Il a amené un regard nouveau dans la façon de gérer leur finca familiale. Bien que son grand-père ne soit pas toujours du même avis, il s’avère que ses idées sont originales et efficaces, comme par exemple sa lutte contre la roya.

La roya est une maladie qui s’attaque aux caféiers, qui se propage très vite par l’air, et qui touche de nombreux producteurs de café. Cette maladie fait des ravages puisqu’elle tue la plante petit à petit et celle-ci ne produit presque plus de cerises. Comment la combattre ? Avec des produits chimiques qui sont assez coûteux.

Les plus pauvres se voient obligés d’abandonner leur finca trop contaminée. Ce n’est pas le cas d’Alberto qui a méticuleusement étudié cette maladie afin de la combattre au bon moment (en fonction du climat, des périodes, des plantes, .. ). Le résultat se voit à vue d’œil dans sa finca toute verte :) ! Les trous

Il a également commencé à cultiver ses propres plantes de caféiers afin de les revendre ou de les planter dans sa propre finca. (Il faut savoir que, en général, les producteurs achètent les plantes de café déjà matures de 6 mois). Alberto en profite pour tester d’autres variétés de plantes provenant de pays différents comme la Costa Rica, la Geisha, …

Un autre combat d’Alberto et selon nous le plus important est celui de l’éducation. Dans le secteur du café, nombreux sont ceux qui dénoncent le manque de connaissance mais aussi le manque d’implication, voire d’intérêt du gouvernement. En effet, celui-ci n’apporte aucune aide financière aux producteurs : pas de subside, pas d’investigation, pas de partage d’informations, .. Bref si un producteur veut se rendre plus efficace, il ne peut compter que sur lui-même.

« Au lieu de recevoir une machette ou des produits périmés, je préférerais pouvoir participer à des séances d’informations gratuites »

Même sans l’aide du gouvernement, il y en a beaucoup qui croient et se battent pour le futur du café au Mexique. On y retrouve la nouvelle génération comme Santiago, Alberto ou encore Luis, qui sont tous fiers de leur pays et de ce qu’il offre.

On ne vous a pas encore parlé de Luis ! Grand ami d’Alberto que nous avons rencontré à Xalapa. Il se trouve d’un autre côté de la chaîne du café : il vend directement le café des producteurs locaux dans son bar « CatandoAndo » en insistant sur la traçabilité de chaque produit. Sur le paquet on y voit :

- le lieu d’origine,

- la finca,

- la famille,

- le type de café

Mais Catando Ando n’est pas juste un bar, c’est un concept qui permet d’éduquer chaque personne (touristes, locaux, ..) sur le monde du café. Il a également comme projet de lancer des cours dans une école dédiée au café.

C'est grâce à ce genre de personnes que le futur du café mexicain est assuré. Chose pas souvent evidente vu le peut de soutien qu'ils reçoivent du gouvernement.