Colombie: de la cocaïne au café

Nous avons passé plusieurs jours dans la finca de Don Leo, un cultivateur de café qui nous a conter toutes ses aventures; des aventures extraordinaires qui l'ont conduit à se diriger vers le sinistre monde des narcotrafiquants. Visionnez son témoignage en vidéo.

Du café à la marijuana

Dès ses neuf ans, Don Leo passait ses journées dans les champs à cueillir du café. Il grandira dans cette bonne ambiance, trouvant du travail dans les fincas voisines.

Le café colombien connu sa prospérité dans les années 70, ce qui amena une grande inflation des prix. Cependant, le salaire des cueilleurs de café n'augmentera pas. De plus, leurs conditions de vie se dégradaient au fur et à mesure. Les travailleurs étaient considérés comme des moins que rien et ne pouvaient subvenir aux besoins de leur famille.

Par conséquent, beaucoup d'entre eux ont migré à la recherche d'une vie meilleure, vivant une vie de nomade. Don Leo n'a pas du chercher bien longtemps..

« Déjà très jeunes on nous enrôlait afin de travailler dans les plantations de marijuana »

Il a travaillé durant plusieurs années dans d'énormes plantations de marijuana au nord du pays. Il n'était pas mieux considéré en tant que travailleur, mais gagnait plus d'argent et cela lui permettait d'aider sa famille jour après jour.

De la marijuana à la cocaïne

Ensuite, il a continué sa vie de nomade. Cette fois, c'est au sud de la Colombie en pleine Amazonie que Don Leo a trouvé du travail.. dans la cocaïne. Il a commencé par cueillir les feuilles et terminé en tant que chimiste, rôle essentiel et très respecté dans ce type de commerce.

« J'ai vu des paquets tomber du ciel. C'était un avion qui nous envoyait notre premier salaire. »

Après deux mois dans la jungle, Don Leo reçoit sa première paie. C'est à ce moment précis qu'il a prit conscience de l'importance de son rôle et du mal qu'il faisait dans le monde en créant ce poison. Il décida donc de s'échapper.

Après 4 jours de marche dans la jungle, presque mort il trouva un refuge. Don Leo pouvait enfin rejoindre sa famille et, avec tout cet argent, monter son propre magasin. Les choses marchaient bien pour eux grâce à ce commerce qui ne cessait de croître.

De la cocaine au café: retour aux racines

Après plusieurs années de tranquillité, Don Leo ressentait toujours un malaise. En effet, il n'a jamais oublié les conditions abominables dans lesquelles il a vécu lorsqu'il travaillait dans les fincas de café. Il voulait montrer à tout le monde qu'il était possible de cultiver du café sans exploiter ou humilier les travailleurs. Et c'est ce qu'il fera !

De nos jours, Don Leo et sa femme sont propriétaires d'une superbe finca dans la région caféière de Colombie. En plus de s'occuper dignement de leurs huit travailleurs, ils organisent des tours pour les touristes afin de partager leur histoire et leur passion pour leur café.

Et la Colombie en général ?

Afin de diminuer les cultures de cocaïne, le gouvernement colombien a trouvé une tangente. Il encourage les producteurs à se tourner plutôt vers la culture de bananes ou de café. Ceux-ci reçoivent un soutien financier la première année et matériel par la suite. Mais le plan ne semble pas simple à se mettre en place, notamment dû au coût. De plus, les producteurs de café voient cela comme du favoritisme puisque eux cultivent du café depuis des années sans recevoir d'aide de la part du gouvernement.

Encore merci à Don Leo et sa femme pour leur accueil chaleureux! :)

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